Médiation Familiale: Parents d\'abord et avant tout le reste.

Médiation Familiale:   Parents d\'abord et avant tout le reste.

Lettre de rupture

Mon amie, Mon ami,

 

Lorsque nous agissons pour prendre la place de l'autre ou pour ne pas "envahir" sa place, lorsque nous nous interdisons des activités ou des thèmes parce que l'un des deux les a découverts avant ( c'est -à-dire que nous entrons en compétition ou n'existons devant les autres que parce que l'autre existe), lorsque nous nous comparons en prenant l'autre comme mesure, lorsque nous faisons une chose pour montrer à l'autre que nous lui appartenons ou que nous lui refusons toute influence et participation dans nos actes, lorsque nous dépendons de l'autre pour vivre sur un plan quel qu'il soit, ne serait-ce que sur le plan alimentaire, lorsque nous nous rendons maîtres ou esclaves d'un espace que nous décidons de vivre en commun, lorsque dans le foyer nous ne cessons d'entamer des bagarres et en public nous présentons comme si nous étions un couple solide, lorsque nous devons vivre en nous donnant ou en demandant constamment la permission alors…. nous ne sommes pas amis mais victime ou bourreaux, ou les deux à la fois.

 

Le moment est venu de nous adapter à ce que nous sommes réellement, parce que rie ou presque rien de ce que nous vivons aujourd'hui n'est vrai.  Nous ne nous entendons ni intellectuellement, ni émotionellement, ni sexuellement, ni matériellement. L'excuse que nous nous donnons pour continuer ensemble est l'existence de nos enfants bien-aimés.  C'est une excuse passagère car dans quelques années ils comprendront que rien ne nous unit et qu'ils sont la corde douloureuse qui nous attache.  En les utilisant comme complices involontaires, nous avons établi une atmosphères familiale qui est fausse.  Utiliser les enfants comme solution du couple est un abus.  Dans cette famille, ni eux, ni toi, ni moi n'avons une vraie place, nous n'établissons pas non plus les relations que nous souhaitons à la véritable hauteur de ceux que nous sommes…. Notre cohabitation actuelle nous prive d'authenticité.  Tout le monde y perd, personne n'y gagne.  Je ne peux continuer à agir au nom d'une famille ou d'un couple, alors que si je m'observe bien je suis un individu, comme tu l'es ou essaies de l'être.  Pour moi, en ce moment crucial de ma vie, il est indispensable que nous nous séparions.  Nous devrons trouver un moyen de résoudre les problèmes économiques, de territoire, de biens communs et de ne pas abandonner nos enfants, qui soit équitable et qui ne fuie aucune responsabilité.

 

En ce moment, il est essentiel pour moi de vivre dans mon propre espace et dans mon propre temps, dirigés et organisés par moi.  Tout cela peut se faire pacifiquement si nous laissons la réalité s'imposer.  Ce ne sera pas une séparation, car nous sommes déjà séparés. Ce ne sera qu'une aimable répartition.  S'il en est ainsi, nous pourrons toujours nous voir comme des amis, en étant les anges gardiens de nos enfants.  Pour ma part, tant que je vivrai, je le serai.

 

Il y a un moment où il faut couper les amarres névrotiques, ouvrir les blindages, entrer dans une nouvelle vie qui, bien sûr sera difficile au début parce que nous ne l'avons pas encore explorée: nous avons une expérience de chenille, pas celle d'un papillon.

 

Lettre composé par Alexandro Jodorowsky  



11/05/2013
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